Le patrimoine de l’état s’enrichit d’une oeuvre d’art exceptionnelle, la colonne Martin, cadeau de choix à Charleroi

La colonne Martin, cadeau de choix à Charleroi

Après trois ans d’attente, de travaux dans une fonderie alsacienne, et de tergiversations tardives, la voilà donc enfin installée sur l’esplanade de la cité des finances de Charleroi, la «Tour Martin» («Le Soir» du 12 septembre). Une oeuvre «simple et puissante», comme la qualifie le sculpteur de Montigny-le-Tilleul.

On ne peut que s’en réjouir. Non seulement la colonne de fonte symbolise parfaitement le passé industriel de la région, mais les commanditaires du projet – une fois n’est pas coutume – ont eu l’excellente idée de faire appel à un artiste de talent, et de la région, pour habiller judicieusement une esplanade publique.

Car Martin Guyaux n’est pas n’importe qui. Professeur du cours supérieur de sculpture et de sculpture monumentale à l’Académie royale des Beaux Arts de Bruxelles, cet artiste attachant (et éminemment modeste…) a obtenu plus d’une dizaine de prix, dont certains de renommée internationale, a participé à de nombreuses expositions qui l’ont conduit à travers le pays, dans les pays voisins, et jusqu’à Moscou et Pékin, et est représenté dans une foule de collections privées ou publiques, réparties elles aussi en Europe et aux quatre coins du monde (États-Unis, Côte d’Ivoire et Japon entre autres). C’est à lui encore qu’il a été fait appel pour la réalisation originale de prix, comme celui pour la recherche scientifique Martin Ramelot ou celui pour la recherche industrielle. On ajoutera enfin qu’une vingtaine de poètes belges, et non des moindres, lui ont rendu hommage au travers d’une plaquette qui présente quelques-unes de ses oeuvres les plus prestigieuses.

Bref, Martin Guyaux figure parmi ces artistes contemporains (ils ne sont tout de même pas légion…) qui honorent le pays de Charleroi. Et il eût été dommage de ne pas s’en souvenir à l’heure où la métropole multiplie les efforts pour affirmer son identité. Depuis mercredi donc, la colonne de 23 mètres et de 57 tonnes due à son talent comble un vide à hauteur de la rue Monet. Une page se tourne.

O. C.

http://www.lesoir.be/archive/recup/%25252Fle-patrimoine-de-l-etat-s-enrichit-d-une-oeuvre-d-art-e_t-19950915-Z0A13G.html