Une oeuvre d’art de 67 tonnes à la cité des finances

Les sculptures de Martin Guyaux arrivent aujourd’hui à Charleroi

Une colonne de 23 mètres au square des finances

Tout vient à point à qui sait attendre : c’est ce mardi matin que débutera le montage des oeuvres d’art qui doivent agrémenter le square de la Cité des Finances à Charleroi et que l’on attendait depuis près de… trois ans.

L’affaire n’a pas été simple : non seulement le gigantisme des pièces a nécessité un long travail de préparation, mais le principe même de l’achèvement du chantier a encore été contesté par d’aucuns à une certaine époque. Ils se posaient la question de savoir si la quarantaine de millions investis dans l’aménagement des abords de la cité (esplanades et oeuvres d’art comprises) se justifiaient bien, ce à quoi il était répondu qu’un complexe de cette importance valait bien une mise en valeur urbanistique et qu’il était heureux qu’un artiste de la région ait été associé à l’opération. Bref, le dossier instruit par la Régie des bâtiments a suivi lentement son cours pour arriver en phase d’aboutissement.

Ainsi que nous l’avons révélé à l’époque («Le Soir» du 26 décembre 1992) c’est le sculpteur carolorégien Martin Guyaux, professeur à l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles, qui a été désigné pour concrétiser le projet. Simple et puissante : telle est l’aspect qu’il a voulu donner à l’énorme colonne principale qui ornera l’esplanade de la rue Jean Monet, laquelle longe donc l’entrée principale de la cité. Coulée aux Ateliers Salin (Groupe Mandeli) en Lorraine, la colonne en fonte mesure 23 m de haut, 3,19 m de diamètre et pèse 67 tonnes. Ses dix morceaux seront assemblés à partir de ce matin après que deux autres pièces, d’un mètre de hauteur seulement mais du même diamètre, aient été déposés à ses côtés.

Toutes ces pièces arriveront à bord de trois camions de vingt tonnes qui seront attendus par la police de Charleroi, dès 7 h du matin, à hauteur de Loverval sur la nationale 5, avant d’être escortés jusqu’à la ville basse. Le travail de montage commencera alors sous la direction de l’artiste et se poursuivra jusqu’à jeudi soir au mieux, peut-être même vendredi. Durant toute la semaine, des dispositions seront prises pour réduire la circulation sur une seule bande à hauteur du chantier afin de permettre à une puissante grue de manipuler les divers éléments. Le travail achevé, l’énorme colonne se muera en point de repère carolorégien puisqu’elle sera aussi bien visible de la gare du Sud, de la place Buisset via la rue de l’Industrie, et de la place Albert 1er au travers de la rue de Marchienne.

O. C.

http://www.lesoir.be/archive/recup/%25252Fles-sculptures-de-martin-guyaux-arrivent-aujourd-hui-a-_t-19950912-Z0A0KQ.html